Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fou2Foot
9 septembre 2003

Le complexe français

marseillaiseLe drapeau français est en berne. Après le chaos de la délégation tricolore d’athlétisme aux mondiaux d’Osaka, après la terrible désillusion du XV de France face aux modestes Pumas lors de l’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby, le onze Bleu n’a guère fait mieux au stade Giuseppe Meazza en décrochant un laborieux 0-0 au terme d’un match lénifiant. Plus que le résultat, c’est surtout la manière frileuse et la mentalité anti-compétitrice symptomatique du sport français, qui une fois de plus est mis en relief. Il y a des Nations qui se lèvent, mangent, vivent avec comme seul objectif gagner, n’ont qu’un mot à la bouche, victoire. Et puis il y a celles pour qui se mot ne signifie pas grand-chose, semblent être à des années lumière de cette mentalité. Dans un sursaut d’orgueil, et pour sauver l’honneur, parfois, ces « bons joueurs » ont pour but ultime de ne pas perdre. A votre avis, quelle catégorie est caractéristique du complexe français ?

Coup de sifflet final à San Siro. Thierry Gilardi exulte dans  sa cabine de commentateur, Raymond Domenech sert le poing victorieusement dans un coin égaré du stade, les joueurs Bleus tout sourire échangent leurs maillots avec les Italiens, Patrick Vieira déclare au micro de TF1, l’inébranlable phrase si française, « On a fait un bon match ». Et oui, vous ne rêvez pas, les hommes de Raymond « le puni » ont réussi l’invraisemblable exploit, prouesse gravée à tout jamais dans l’Histoire, de ramener un bon vieux 0-0 d’Italie !

Cette équipe de France là, n’est pas assez compétitrice car elle ne comprend toujours pas l’intérêt de la compétition, l’intérêt de se tirer un peu la bourre, l’intérêt du dépassement de soi et du dépassement à cause de cet autre qui peut justement être meilleur que soi. Pourtant, toutes les circonstances - nombreuses - de cette rencontre étaient réunies pour que les français se dépassent, repoussent leurs limites, se transcendent, se métamorphosent. Bref, se bougent le cul.

A commencer par une question d’orgueil, de vouloir faire tremble son statut. Le vice champion du monde qui se rend sur le territoire DU champion du monde - qui plus est dans les circonstances qu’on connaît – doit avoir comme obsession la gagne. Chacun rentrant sur le terrain la rage au ventre, voulant étouffer, humilier son adversaire, et lui montrer qui est le vrai numéro 1. Avoir une mentalité conquérante de gagnant. Ne pas respecter la hiérarchie, transgresser les principes pour évoluer de manière offensive et dominatrice à l’extérieur. Surtout pas, se contenter d’un point, de remplacer Ribery par Toulalan, tirer trois fois au but, ne pas mettre en danger Buffon de la partie. On se fout du point du match nul, qui nous place devant l’Ecosse et l’Ukraine, on veut une équipe orgueilleuse qui ne calcule pas et n’a qu’une idée dans la tête, mettre une fessée aux meilleurs joueurs du monde !

Autre fait marquant, révélateur de faiblesse et d’impuissance. Les copieux sifflets de 50 000 italiens ébranlant « La Marseillaise » . Un motif de plus pour nos « gentils » joueurs de vouloir à tout prix la tête de leurs adversaires. Se sentir touché, meurtri dans sa chair, bafoué que l’on touche au symbole de notre patrie. Ce mot n’est pas une insulte. Le patriotisme – sans excès démesuré - est une valeur forte qui réunit des sportifs, des personnes de tout horizon autour d’un même drapeau, d’un même objectif. Les footballeurs sont d’ailleurs les premiers à le faire valoir, quand ils déclarent hardiment, « C’est un honneur de porter le maillot bleu, de représenter la France ». Il est où l’honneur pendant et après cette bronca à l’encontre de notre hymne ? Dans les chaussettes ? Oublié dans le casier du vestiaire ? Perdu dans le stade au rang 82 place 254 dans la poche de Domenech ? L’honneur n’est pas qu’un mot, il est avant tout un état d’esprit.

Si les Français sont si « flottants », c’est qu’ils manquent terriblement de méchanceté, de férocité, de résolution dans les yeux. En un mot ils manquent de passion. Car comme le souligne brillament Appoline, l'étoile céleste du blog www.grandchelem.fr, "Il n’y a pas plus grande qualité dans la vie que la gentillesse, la douceur, la tolérance, mais pas sur un terrain de foot. Sur ce terrain de jeu - et cette notion de jeu est fondamentale – a lieu des guerres certes symboliques mais aussi violentes en terme d’intensité, d’engagement de soi, de haine de l’adversaire que dans les guerres véritables. Ce sont des guerres de passionnés, des guerres d’émotifs profonds. Si on ne veut pas accepter cette règle-là de la passion, y compris dans le sens le plus biblique du terme, une souffrance, une nécessité à détester la douleur de la défaite, une volonté de mépriser la tristesse de perdre, on ne peut pas faire du sport de haut niveau. Impossible."

Il parait "qu’impossible n’est pas français", alors Messieurs, montrez-nous votre véritable visage, livrez-vous sans concessions, arrachez-vous les tripes et rétablissez la vérité.

Publicité
Commentaires
Publicité